Arc (arme)
L'arc
est une arme de jet destinée à lancer des flèches. Il est constitué principalement d'une pièce courbe
flexible qui emmagasine et restitue l'énergie comme un ressort, et d'une corde qui permet l'armement de l'arc
(tension du « ressort »), puis la transmission de l'impulsion à la
flèche lors de la détente.
Un homme qui
tire à l'arc est un archer, une femme est une archère. Ce mot désignait
autrefois un combattant (le plus souvent à pied) dont l'arc était l'arme
principale ; la célèbre bataille de Crécy (26 août 1346) illustra le rôle des
archers anglais (ou yeomen) équipés de longbow.
Au Japon, l'arc yumi long est
nommé Daikyu et l'arc court hankyū. Le Kyudo,
« voie de l'arc », désigne l'art martial consacré à l'arc.
Types d'arcs
On peut
différencier les arcs d’après leurs formes, mais aussi d'après leur apparition
historique ou géographique. On les tire en droitier ou en gaucher, c’est-à-dire
en tenant l'arc de la main gauche (droitier) ou de la main droite (gaucher),
suivant que l’œil directeur est celui de droite ou de gauche.
Actuellement,
les arcs les plus courants sont :
- L'arc long ou longbow
- l’arc classique ou recurve
(type retenu pour les jeux olympiques)
- l’arc à poulies ou arc compound.
L'avantage de ce dernier est de réduire l'effort de maintien de l'arc
bandé let-off, sans pour autant diminuer la puissance de l'arme.
La
« puissance » d’un arc (en réalité la force nécessaire à le maintenir
armé pour un arc classique ou la force maximale nécessaire pour l'armer pour un
arc à poulies) est indiquée sur la branche du bas en livres-force. Plus précisément il s'agit d'une force nominale, qui
correspond à la réaction de l'arc pour un armement à une allonge de 28 pouces
(71.12 cm). Si l'allonge de l'archer est plus petite la force de réaction sera
plus petite (comme un ressort mais non linéaire). Par exemple, un arc de 35
livres n'aura qu'une réaction réelle de 24 livres si l'archer a une allonge de
22 pouces (ces chiffres varient d'un type de branches à l'autre).
L'énergie
transmise à la flèche est le produit de la force exercée par la distance
parcourue pendant qu'elle est appliquée (encore l'allonge de l'archer). La
force exercée est elle même un peu moindre que celle qui a été nécessaire pour
armer l'arme, du fait des pertes de rendement (une partie de l'énergie sera
absorbée par l'arc et le tireur, sous forme de vibrations et mouvements
parasites)
Longbow
Longbow avec
flèche en bois.
Le Longbow
anglais, dit le Grand Arc en français, est en fait d'origine Galloise.
Sa forme est droite et il mesurait plus de 2 mètres au Moyen-âge lorsqu'il
était destiné à un homme de taille moyenne (environ 1m65).
Sa forme
transversale en D est caractéristique. La partie plate se positionne côté cible
(c'est le dos de l'arc), la partie arrondie face au tireur (c'est le ventre de
l'arc).
Comme la
quasi totalité des arcs avant 1950, il ne possède pas de repose-flèche. On pose
la flèche sur la main, d'où l'obligation de ne tirer que des flèches
"ligaturées" (on enroule un fil autour du fût et de la base des
plumes afin que leurs pennes ne risquent pas de pénétrer sous la peau lors du
tir).
La notoriété
du longbow vient du fait qu'il est directement responsable des victoires
anglaises pendant la guerre de cent ans. En effet, les rois anglais engageaient
les archers de façon massive (5.000 à Azincourt, 12.000 à Crécy) tandis que les
rois français préfèraient engager un plus petit nombre d'arbalétriers
mercenaires étrangers (500 à Azincourt). Or un bon arbalétrier tire
difficilement plus que 4 carreaux en une minute alors qu'un bon archer tire 12
à 15 flèches. A Azincourt, 2.000 carreaux à la minute ne pouvaient rivaliser
avec 75.000 flèches à la minute!
On peut
noter par contre que l'arbalète est plus appropriée pour la défense des
châteaux: Elle utilise moins d'espace, le tireur à l'abri des flèches ennemies
peut prendre le temps de viser et la petite taille des carreaux permet d'en
stocker 2 fois plus que de flèches dans un château. Le Longbow est plutôt une
arme offensive, l'arbalète plutôt une arme défensive.
Avec un
longbow puissant (plus de 100 livres), la portée maximum avoisine 260 mètres, à
200 mètre une flèche peut pénétrer une cotte de maille, à 100 mètres une
armure.
Les
meilleurs Longbows sont en if (Taxus Baccata). La propriété de cet arbre est
d'avoir un cœur qui accepte la compression (donc on le positionne au ventre de
l'arc), et un aubier qui accepte l'extension (donc on en laisse une partie au
dos de l'arc). Ainsi l'arc est plus souple, casse moins et autorise une plus
grande allonge, donc une plus grande puissance et une plus grande portée.
Comme tous
les arcs en bois épais, il nécessite un rodage progressif avant de pouvoir
supporter une grande allonge. On doit le cirer régulièrement pour le protéger
du soleil, de la pluie et des insectes xylophages (aujourd'hui, on le vernit).
La quantité
d'if disponible en Angleterre devenant vite insuffisante pendant la guerre de
cent ans, on le réservait en priorité aux nobles anglais (certains appréciaient
l'arc pour la chasse et les loisirs) et on en importait d'Espagne et d'Italie.
Les hommes plus ordinaires utilisaient plutôt des Longbows en orme (meilleur
second choix de bois) et les archers de guerre se contentaient souvent de
frêne.
Arc classique ou recurve (à double courbure)
l’arc à double courbure, parfois appelé recurve du mot anglais
signifiant recourbé. En français, on l'appelle aussi arc classique,
probablement parce que c'est le modèle le plus utilisé actuellement, bien qu'il
n'existe que depuis les années 1950 dans sa forme actuelle. Il existe des
modèles non-démontables (monobloc), et des modèles démontables pour la chasse
avec plancher de tir ou repose-flèche, qu'on peut tirer avec ou sans viseur.
Le modèle le
plus courant est celui utilisé aux Jeux olympiques, qui comporte des éléments améliorant la stabilité et
la précision du tir.
Arc à poulies ou compound
Le compound
a été développé aux États-Unis pour la chasse au gros gibier. Le premier brevet
fut déposé en 1969 par Holless Wilbur Allen. Les compounds sont en aluminium ou en matériaux composites. Au
bout de chaque branche se trouve une poulie où passent des câbles. L’avantage
consiste dans le fait que, environ à la moitié de l’armement, la force
nécessaire diminue de 40 % à 60 %, voire plus, ce qui permet à
l’archer de tenir longtemps à plein armement sans fatigue, tandis qu’un arc
traditionnel, une fois bandé, doit être lâché rapidement, sinon le bras de
l’archer fatigue, tremble et la précision du tir diminue. La corde accélère la
flèche après le lâcher ce qui lui donne plus de force. La vitesse au lâcher
peut atteindre 90 m/s. Le vol a très peu de parabole, ce qui accroît la
précision du tir.
Les accessoires de l'arc
- La corde : la corde relie les deux
extrémités de chaque branche de l'arc. Elle est un composant de l'arc. De
nos jours, la corde est constituée de fibres synthétiques qui sont :
- soit du polyester sous la dénomination de Dacron une fibre qui a tendance à s'allonger
- soit du polyamide plus connu sous le nom de Kevlar, une fibre ne s'allongeant presque pas mais
très sensible à l'usure
- Le repose-flèche : c'est un petit
accessoire de plastique ou de métal fixé sur l'arc et sur lequel la flèche
est posée. Lorsqu'elle part, la flèche glisse sur ce support. Certains modèles
peuvent aussi s'abaisser pour éviter un contact prolongé qui pourrait
entraîner des perturbations sur la trajectoire de la flèche
(essentiellement monté sur les arcs à poulies).
- Le berger-button : ou bouton écarteur,
plunger cushion, cet accessoire sert d'amortisseur à la flèche lorsqu'elle
est propulsée. Il n'est utilisé que pour les arcs classiques, les arcs à
poulies, ou compound, ne pouvant pas en être équipés. La poussée exercée
par la corde au moment du lâcher, combinée à l'inertie de la pointe de la
flèche, provoquent une flexion de la flèche. Puis la flèche part, en se
tortillant et par conséquent en heurtant l'arc. Le bouton de berger sert
donc à amortir cette déformation de la flèche afin que lorsqu'elle quitte
l'arc, son vol soit rectiligne.
- Le cliqueur : le cliqueur sert à
tirer chaque flèche avec la même allonge et, donc, avec à peu près la même
puissance (selon la dynamique de la décoche et celle du bras d'arc). C'est
une lame métallique fixée sur la joue de l'arc sous laquelle on glisse la
flèche avant de la poser sur le repose-flèche et de la fixer sur la corde.
Lorsque l'archer tire sur la corde, au moment où la flèche dépasse cette
lame, la lame retombe sur l'arc ce qui provoque un petit clic (d'où
son nom), indiquant à l'archer qu'il est à l'allonge désirée. Il peut
alors décocher sa flèche. Comme la puissance de l'arc dépend
principalement de sa tension, l'archer est ainsi plus sûr de tirer avec
une puissance sensiblement constante. Ceci améliore la précision et est
utilisé sur les arcs recurves.
- Le viseur : le viseur est un
dispositif se fixant sur l'arc, permettant de donner à l'arc et par
conséquent à la flèche, une direction voulue. Le viseur dispose d'un
mécanisme de réglage micrométrique vertical et horizontal. Tout système
électrique ou électronique y est proscrit. Dans certaines disciplines, les
arcs à poulies ont le droit d'utiliser un viseur-loupe, appelé scope, afin
de voir la cible avec plus de précision. On vise à l'aide de l'œilleton
qui est fixé au bout du viseur.
- La visette : la visette est le
deuxième point de visée que l'archer aligne avec son viseur. Il s'agit
d'un petit tunnel qui est inséré dans la corde. Elle est interdite pour
les arcs classiques.
- La stabilisation : composée de tiges mono
ou multitubes, en aluminium ou en carbone (pour la compétition), elle sert
à équilibrer l'arc au moment du lâcher, et à absorber les vibrations pour
protéger le matériel et les articulations de l'archer, ainsi qu'à guider
l'arc sur la dragonne après la décoche. Il y a la canne centrale (appelée central),
fixée à l'avant dans le sens de tir, les cannes latérales (latéraux),
plus courtes, fixées sur un V-Bar à la base de la canne centrale, et qui
sont de part et d'autre de l'arc, et des cannes courtes et autres poids
que l'on peut mettre en haut ou en bas de la poignée ; le règlement
interdit d'avoir simultanément plus de trois stabilisateurs sur un arc.
Pour améliorer l'absorption des vibrations, on peut placer une durite en
caoutchouc entre les deux moitiés de la masse placée à l'extrémité du
stabilisateur central (S. Flute, 1987)
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