Frank Stella
Frank Philip Stella, né le 12 mai 1936 à Malden (Massachusetts), est un peintre américain considéré comme un précurseur
du minimalisme ainsi qu'un des principaux représentants de l’Op Art avec Joseph Albers.
Enfance
et formation
Frank Stella fait des études d'art à la Phillips Academy d'Andover
(Massachusetts), puis d'histoire à l'Université de Princeton. Il commence par être influencé par
l'expressionnisme abstrait de Jackson Pollock et deFranz Kline, avant de réagir contre
l'utilisation expressive de la peinture par la plupart des peintres de ce
mouvement, et de s'intéresser à la peinture plus « plate » d'un Barnett Newman. En 1950, il rejette le lyrisme de
l'expressionnisme abstrait, s'installe à New York et se lie d'amitié avec les
peintres Jasper Johns et Robert Rauschenberg et les architectes Richard Meier et Philip Johnson.
Carrière ;
Lors de sa première exposition personnelle en 1963, il présente ses Black
Paintings (peintures noires), travail déjà montré en 1959 par le Museum of Modern
Art de New York dans le cadre de l’exposition « Sixteen
Americans ». Le noir y est posé en bandes régulières séparées par de fins
traits blancs, comme pour construire un pattern (motif) :
c'est la fin de l'expressionnisme abstrait et le début de la
peinture-objet, qui exerce une profonde influence sur la naissance du minimalisme. Stella est d'ailleurs l'ami de
deux des principales figures de ce courant : Carl André et Donald Judd.
Carl Andre décrivait ainsi les peintures
à bandes de Frank Stella : « L'art exclut le superflu, ce qui n'est
pas nécessaire. Pour Frank Stella, il s'est avéré nécessaire de peindre des
bandes. Il n'y a rien d'autre dans sa peinture. Frank Stella ne s'intéresse pas
à l'expression ou à la sensibilité. Il s'intéresse aux nécessités de la peinture...
Ses bandes sont les chemins qu'emprunte le pinceau sur la toile. Ces chemins ne
conduisent qu'à la peinture. »
L’artiste travaille sur de grands formats et par
séries. Il invente les « shaped canvases » (« toiles
découpées »), dont le contour coïncide avec la limite extérieure de
l’image ; elles sont noires, blanches ou multicolores. Stella travaille
également sur des supports en aluminium et en cuivre, également découpés.
Jusqu’en 1975, Stella
mène l’avant-garde américaine vers le minimalisme et se concentre sur les
rapports couleur-forme, travaillant toujours par séries et se dégageant de la
forme traditionnelle du tableau. Il dit utiliser « la technique et
les outils d'un peintre en bâtiment »1.
À partir de 1975, son travail subit une inflexion
très marquée : l’artiste réalise alors des compositions en reliefs,
baroques, dans lesquelles il entrelace une multitude de formes découpées et
ajoute des arabesques de couleurs acidulées. Il crée toujours des séries
(oiseaux exotiques, fragments, vagues, etc.).
Frank Stella est l’un des rares artistes à avoir vu
organiser deux rétrospectives de son œuvre au Museum of Modern
Art de New York (1970 et 1987). En 2001, une de ses sculptures monumentales
(Le prince de Hambourg) est installée à la National Gallery of Art de Washington.
Œuvre
L'un des premiers artistes américains à avoir été
entièrement formé par l'art abstrait, Stella est l'un des premiers à
dissocier progressivement la relation entre expressionnisme et abstraction qui
fondait l'expressionnisme abstrait. Il a cherché à isoler les
différents éléments constitutifs de la peinture – châssis, toile, couleur,
format – pour les ré-arranger.
Stella a commencé à produire des travaux qui ont
souligné l'image comme objet, plutôt que l'image comme représentation de
quelque chose, que ce soit quelque chose dans le monde physique, ou quelque
chose dans le monde émotif de l'artiste. À cette époque il a dit qu'une image
était « une surface plate avec la peinture dessus - rien de plus ».
Cette nouvelle expression esthétique se traduit dans une série de peintures
dans lesquelles des bandes régulières de peinture noire sont séparées par les
filets blancs très minces de la toile non peinte.
À partir de 1960, Stella commence à produire les
peintures sur aluminium et sur cuivre qui, dans leur présentation de lignes
régulières de couleur séparées par des filets, sont semblables à ses peintures
noires. Elles emploient cependant un éventail de couleurs, et sont ses premiers
travaux utilisant des toiles formées (toiles dans une forme autre que le
rectangle ou carré traditionnel). Les formes choisies sont souvent en L, N, U
ou en T. Ces formes ont évolué vers des figures plus complexes, dans la
série Irregular Polygon (Polygone irrégulier) du milieu
des années 1960,
par exemple.
En outre, dans les années 1960, Stella a commencé à employer un
éventail de couleurs, typiquement disposées en lignes droites ou sur des lignes
incurvées. En 1967 il a
commencé sa série Protractor Series, dans laquelle les courbes,
parfois recouvrantes, s'insèrent dans des carrés qui sont disposés à côté de
cercles et demi-cercles peints en anneaux de couleurs s'entrecroisant dans
ceux-ci. Ces peintures sont baptisées d'après les villes circulaires que le
peintre a visitées lors d'un voyage au Moyen-Orient.
Dans les années 1970, le style de Stella subit un
changement majeur. Les conceptions géométriques soigneusement construites
exécutées dans des plans plats de couleur sont remplacées par un modèle
« plus lâché » parfois réminiscent du graffiti. Les toiles formées sont encore
moins régulières que dans la série Eccentric Polygon, et
incorporent des éléments de collage, des morceaux de toile étant collés sur du
contreplaqué. Son travail est également devenu plus tridimensionnel au point
qu’il a commencé une large production de pièces métalliques de forme libre qui,
même si elles sont peintes, pourraient être considérées comme des sculptures.
Stella éprouve un vif intérêt pour le travail du Bauhaus des années 1920 et son œuvre en aura été
influencée.
·
Die Fahne Hoch ! (La Bannière hissée !) :
Cet œuvre tient son nom de l'hymne du NSDAP de Hitler, et Stella a précisé que ses
proportions sont celles des bannières employées par cette organisation. On a
suggéré que le titre pouvait avoir une double signification, se référant
également aux peintures de Jasper Johns. De toute façon, l'émotion froide
que ce titre pourrait suggérer est contradictoire, elle reflète une nouvelle
direction dans le travail de Stella.
·
The Marriage of Reason and Squalor (Le mariage de la raison et
de la misère noire), New York, collection de l'artiste.
·
The pulpit,représentation sans support de la
palpitation
Citations
et jugements
·
« La couleur possède sa propre substance
picturale. » (Frank Stella)
·
« L'art exclut le superflu, ce qui n'est pas
nécessaire. Pour Frank Stella, il s'est avéré nécessaire de peindre des
bandes. » (Carl Andre)
·
« Light is Life » (La lumière c'est la
vie.) Frank Stella
·
« Ce que vous voyez est ce que vous
voyez. » (Frank Stella)
Commentaires
Enregistrer un commentaire